Les cercles conteurs
C’est une magnifique pratique.
Elle permet de lutter contre l’illettrisme, de soutenir la maîtrise de la langue, d’oser prendre la parole au sein du groupe, de prévenir les violences et discriminations, de tisser des ponts entre les générations, de travailler son rapport à la mémoire, de (re)faire société, d’apprendre dans la joie…
Comment ?
En se racontant des contes.
Cette parole partagée au sein du cercle, participe à la construction de l’individu, de l’être social et de l’être humain.
Depuis quelques années, faisant écho à une dynamique nationale, plusieurs initiatives de « cercles » ont été créés en Rhône Alpes. Des conteurs et conteuses les ont mis en place au sein d’écoles, de collèges, de bibliothèques, de centres sociaux, d’ateliers d’alphabétisation ou de résidences accueillant des personnes âgées. Bon nombre de ces artistes se sont inspiré.e.s pour cela des travaux et réflexions de l’ethnolinguiste Suzy Platiel.
Dans certaines circonscriptions, des formations ont également été mises en place pour accompagner des enseignant.e.s afin de leur transmettre des outils permettant que ces cercles puissent s’inscrire durablement au sein de l’école.
Qu’est ce qu’un cercle conteur ?
De façon ritualisée, installés dans un cercle équanime qui inscrit tout le groupe (enfants adultes) sur un même niveau, des histoires issues de la très grande diversité du patrimoine oral sont partagées. De la comptine, à la devinette, de l’énigme au virelangue, de la menterie à la facétie, du conte de sagesse au conte merveilleux, en passant par le mythe, la légende, le chant à répondre…Le répertoire ajustés aux ages, besoins, réalités du groupe est d’abord partagé par la conteuse lors de premières séances. Au fil de séance, les membres du cercle prennent librement la parole. L’oralité se déploie. Le groupe palpite au rythme de ces récits à l’air anodin et à la fonction très profonde.
Pratique
Virginie Komaniecki a déjà soutenu ces pratiques sur 6 à 10 séances, durant plusieurs années avec les écoles de Poët Laval, Dieulefit, La Répara, Nyons, le collège de Crest, ainsi qu’avec des publics mixtes enfants ados adultes sur la communauté de communes Porte de Drômardèche.
À écouter :
Une expérience de cercle conteur avec l’école de La Répara Auriples 2023-2024
Pour en savoir plus sur les cercles conteurs :
Voici un petit documentaire autour des travaux de l’ethnolinguiste Suzy Platiel.
https://images.cnrs.fr/video/4095
Ainsi qu’une émission entièrement consacrée à ces cercles :
Virginie Komaniecki « Sur le bout de la langue » : J’ai une histoire à raconter
Mots de collégiens après un cycle
Avec les cercles j’ai eu l’impression de découvrir quelque chose que je ne connaissais pas chez celui ou celle qui racontait.
Avec les histoires c’est plus facile de parler de soi.
On écrit pas! On s’écoute!
En cercle on est tous ensemble, on se regarde, on est plus attentifs, l’ambiance est différente, on est plus concentrés.
Moi depuis les cercles je vois les images quand je lis. Du coup j’ai commencé à lire des romans.
ça fait une pause. C’est plus calme, plus reposant.
On réfléchit moins, on ressent plus.
Toute la journée on doit entendre des cours, apprendre, retenir. Là on peut juste écouter.
Moi souvent je fais silence en classe, mais j’écoute pas en fait, je pense à autre chose… Les histoires c’est pas pareil, on a envie de les écouter, on peut pas faire autrement, on les vit… Alors ça donne envie.