Leemet est le dernier des hommes à parler la langue des serpents. Depuis les entrailles de la forêt il laisse affleurer à sa mémoire les souvenirs de ce temps où les hommes et les bêtes peuplaient le bois en bonne entente.

Dans cette fresque inspirée des saga scandinaves, le roman, retrace la vie d’un jeune homme qui, vivant dans la forêt, voit le monde de ses ancêtres disparaître, la modernité l’emporter et le monde sauvage se détacher de nos humanités.

« La forêt n’est plus la même.
Ou peut être tout simplement
que je ne la reconnais plus.

Elle s’est fait nonchalante et se glisse là où elle n’était pas.
Ce sont les hommes qui lui ont laissé la place libre.
De même qu’ils ont libérés leurs loups,
ils l’ont libérée de ses entraves et elle s’est étalée.

Bien sûr il y a encore les villageois :
eux aussi viennent en forêt de temps en temps,
mais elle leur fait peur.

Ils ont inventé toutes sortes de croquemitaines.
Même les génies des bois ils y croient…
La sottise est plus forte que la sagesse.
La bêtise est coriace comme une racine ancrée
dans le sol que les hommes foulaient jadis.

La forêt foisonne,
il naît de plus en plus de gens au village ;
et moi je suis le dernier homme
à savoir la langue des serpents. »